Ancienne abbaye cistercienne, l’abbaye royale de Chaalis est située à Fontaine-Chaalis, au cœur de la forêt d’Ermenonville, face au parc de loisirs La Mer de sable. Elle bénéficie d’une proximité de 11 km avec Senlis, 20 avec Chantilly et 40 avec Paris.

Lieu romantique, le domaine comporte les ruines de l’ancienne abbatiale et du cloître, l’ancienne chapelle abbatiale et ses fresques de la Renaissance, une roseraie et un parc, ainsi que le musée Jacquemart-Andréa et ses collections de peintures, sculptures et arts décoratifs, installé dans le château. Le domaine est classé au titre des Monuments historiques en 1965.

 

 

La fondation de l’abbaye

La fondation de l’abbaye remonte à 1137 par Louis VI le Gros, en l’honneur de son cousin et compagnon d’armes, Charles le Bon. Elle est confiée aux moines de Pontigny. Les donations affluent. En 1219, la seconde église abbatiale est consacrée. La chapelle Sainte-Marie est édifiée vers 1250-1270 à l’initiative de Louis IX. L’abbaye connaît un rayonnement économique et intellectuel important, accueillant à plusieurs reprises les rois de France et comptant plusieurs intellectuels parmi ses membres. Les œuvres d’un moine de Chaalis, Guillaume de Digulleville, rejoignent la bibliothèque royale. De nombreuses dépendances sous la forme de granges monastiques assurent à l’abbaye d’immenses revenus.

À la fin du Moyen-Âge, l’abbaye traverse une période de déclin. La baisse des vocations entraîne une diminution du nombre de moines et de convers. Les granges sont mises en fermage. Afin de sécuriser l’abbaye à l’approche de la guerre de Cent Ans, un château fort est construit dans la cour. Il est détruit par une décision du chapitre général de l’ordre de 1417. Une fois la guerre finie, les bâtiments de l’abbaye sont restaurés et un clocher est construit sur l’abbatiale.

En 1541, en vertu du Concordat de Bologne de 1516, l’abbaye est mise en commande. À l’instar de toutes les abbayes du royaume, cela signifie que l’abbé n’est plus nommé par la communauté des moines, mais qu’il peut être laïc et bénéficier des revenus de l’abbaye tandis que le pouvoir spirituel est dévolu à un prieur. L’administration est parfois déléguée à une personne désignée à l’extérieur de la communauté. L’indépendance de l’abbaye se termine ainsi.

 

La fin du déclin

Une renaissance artistique marque la fin de la période de déclin. En 1541, François Ier nomme Hippolyte II d’Este comme premier abbé commendataire de Chaalis. Le cardinal de Ferrare met en œuvre des travaux considérables dans l’abbaye, dont la peinture à fresque de la chapelle Sainte-Marie par le Primatice.

En 1721, Louis de Bourbon-Condé, comte de Clermont-en-Argonne, devient le nouvel abbé commendataire de Chaalis. L’architecte des Grandes Écuries de Chantilly, Jean Aubert, est chargé de construire un palais abbatial. Seule l’aile nord est achevée en raison de la Révolution. Les granges sont vendues en 1791 et 1792, puis les bâtiments sont acquis en 1793 par Pierre Étienne Joseph Paris. Il fait construire un nouveau moulin à eau et restaurer la chapelle.

 

 

En 1850, Madame de Vatry acquiert le domaine et ordonne de nombreuses modifications jusqu’en 1881. Le petit-château, la ferme et les murailles sont supprimés, la Sainte-Marie ainsi que ses fresques sont restaurées, de vastes écuries sont construites, le château est aménagé en maison de plaisance, des parcelles forestières sont acquises et un réseau hydraulique est mis en place.

 

Le musée Jacquemart-André

En 1902, la grande collectionneuse Nélie Jacquemart-André achète le domaine qu’elle a connu pendant sa jeunesse. Elle aménage la résidence en musée Jacquemart-André pour y rassembler une partie de ses collections. Chaalis lui doit aussi la plantation d’une roseraie et la transformation du moulin en centrale hydroélectrique. Elle organise régulièrement des réceptions mondaines au domaine.

En 1912, Nélie Jacquemart-André lègue l’ensemble de ses propriétés à l’Institut de France. Depuis, celui-ci veille à la prospérité du domaine, ouvert à la visite !