Une ancienne cité fortifiée
En réalité, les origines de Menton sont mal connues. On sait en tout cas qu’une cité fortifiée s’élevait à la fin du XIe siècle là où se trouve aujourd’hui le monastère de l’Annonciade. Une autre ville fut édifiée près de la mer, en bordure de l’ancienne voie romaine, autour du château (le « vieux-château », qui a laissé place au cimetière) et de la basilique Saint-Michel-Archange. Cette partie correspond au Vieux-Menton actuel.
La seigneurie de Menton apparaît au XIIe siècle ; c’est alors la propriété d’une famille génoise. En 1346, elle devient celle de Charles Grimaldi, seigneur de Monaco. Les deux, Menton et Monaco, auront une histoire étroitement liée. Honoré II, par exemple, va bâtir à Menton un palais et, pour protéger la ville, le Bastion, en 1619.
La localité de pêcheurs et d’agriculteurs se proclame libre en 1848, mais sous protectorat sarde. Ce n’est qu’en 1860 que Menton est rattachée à la France ; elle appartient dès lors au département des Alpes-Maritimes.
Une localité de choix
Sa situation sur la Riviera lui vaut de profiter du développement du tourisme dès la fin du XIXe siècle. Les palaces accueillent touristes anglais et aristocrates russes, les villas se multiplient. « Perle de la France », comme d’aucuns la surnomment, elle est le lieu de villégiatures des rois et des reines comme des artistes. Mais la première moitié du XXe siècle, avec deux guerres mondiales, est une période difficile : les palaces sont transformés en hôpitaux militaires durant la Première, elle est annexée par l’Italie puis l’Allemagne durant la Seconde. Durement éprouvée, elle est reconstruite ensuite jusqu’à retrouver pleinement sa vocation touristique.
Des joyaux architecturaux
Car il y a beaucoup de choses à voir à Menton, qui offre bien d’autres activités que le bronzage à la plage ! La basilique Saint-Michel-Archange, joyau de l’art baroque, est un lieu incontournable vers lequel affluent 100 000 curieux chaque année. Incontournables aussi, au moins de visu, les palaces Belle Époque qui constituent un patrimoine hôtelier exceptionnel. Grâce à une signalétique dédiée, chacun peut découvrir à son rythme ces 17 témoins d’une époque fastueuse. Les bons marcheurs s’offriront le « passage obligé » par la rue piétonne et un tour sur les marchés, qui eux aussi font partie du décor : il y en a dix, dont le marché municipal, centenaire, où tous les parfums du Midi et de la Méditerranée se donnent rendez-vous.
Ville les pieds dans l’eau, ville minérale, Menton est aussi une ville végétale, à travers ses jardins qui sont autant de promesses de balades ombragées : le jardin-serre de la Madone, avec ses plantes rares et ses essences du monde entier ; le jardin Fontana Rosa, classé aux Monuments historiques, aux accents espagnols ; le jardin Maria Serena, invitation à l’exotisme ; le jardin du Palais de Carnolès, qui possède la plus importante collection d’agrumes en Europe (137 variétés). Les amateurs de monuments et de musées sont invités à arpenter le monastère de l’Annonciade, à 225 mètres d’altitude, le musée de la Préhistoire régionale, le musée des beaux-Arts, ou encore le musée Cocteau (le Bastion). L’artiste avait accepté de son vivant d’y exposer ses œuvres. Signe de son attachement à cette ville qui possède encore d’autres trésors à découvrir en chemin…
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Le citron de Menton
Cultivé depuis le XVe siècle, le citron de Menton, fort d’une IGP attribué en 2015, est uniquement cultivé dans des vergers habilités. Il murit sur l’arbre, se récolte à la main, ne subit aucun traitement après récolte et n’est enrobé d’aucune cire. On le reconnaît à sa forme elliptique, sa couleur d’un jaune vif, lumineux. Son écorce est très parfumée, finement granulée. Elle adhère fortement aux quartiers.
Très juteux, d’un jus à l’acidité modérée, c’est un agrume plébiscité par les plus grand chef cuisiniers ! Une visite à la Maison du Citron est évidemment conseillée aux curieux… et aux gourmets.