Certes, on est loin des cimes à plus de 3 000 mètres des Alpes ; certes il ne faut pas espérer un domaine skiable équivalent à celui des Trois Vallées et ses 600 km de pistes. Dans les Vosges, le point culminant du massif, le Grand Ballon, atteint seulement 1 423 mètres et il faut se contenter d’une offre bien plus modeste en matière de descentes tout schuss. Pour autant, et à juste titre, le vieux massif n’a pas honte d’être ce qu’il est : un petit paradis accessible à toutes les bourses.
Et c’est si vrai que la ville de Gérardmer n’a pas hésité à être candidate à l’organisation des premiers JO d’hiver en 1924. À l’époque, l’événement avait été baptisé « Semaine Internationale des Sports d’hiver », mais deux ans plus tard, il a été officiellement reconnu comme les premiers Jeux Olympiques d’hiver.
Gérardmer était en lice face à deux autres villes françaises, Luchon-Superbagnères, dans les Pyrénées, et Chamonix, en Haute-Savoie. C’est cette ville qui a décroché le gros lot et a organisé l’événement en 1924.
Aujourd’hui, on sourit à l’évocation de ce souvenir. Il n’en reste pas moins que le massif propose une jolie alternative aux Alpes. Ici, point de foules insupportables, point de d’embouteillages pour monter aux stations, point de bling-bling tapageur, point d’immenses immeubles bétonnés… Juste des stations à hauteur d’hommes, de femmes et d’enfants, dans un paysage envoûtant de cols, lacs, crêtes et forêts. Dans certaines stations, on peut skier dès l’aube jusqu’au coucher du soleil, mais aussi à la belle étoile (la Bresse-Hohneck). Question enneigement, pas de souci, Les stations sont équipées d’enneigeurs, plus communément appelés canons à neige.
Tous en pistes !
Le domaine de la Bresse-Hohneck, avec ses 220 hectares, est le plus grand du massif des Vosges. La station a été créée, en 1965, par la famille Remy (Labellemontagne) qui gère aussi la station de la Schlucht et une dizaine d’autres dans les Alpes et le Snowhall d’Amnéville. 17 télésièges et téléskis permettent d’accéder aux 34 pistes qui sillonnent les versants du Kastelberg (1 350 m) et du Grand Artimont (1 228 m). La Bresse Lispach (qui a la particularité de bien conserver l’enneigement naturel) et la Bresse Brabant proposent chacune huit pistes pour en voir de toutes les couleurs.
Du côté de Gérardmer, à laquelle elle est reliée par une navette gratuite, la Mauselaine offre 21 pistes de ski alpin, toutes reliées entre elles, dont la plus longue s’étend sur 4 km, sur un total de 40 !
Le Ventron, également appelée Ermitage Frère Joseph, est une station familiale typique de la montagne vosgienne. Débutants comme sportifs confirmés pourront profiter d’un domaine skiable (12 pistes) qui s’échelonne de 900 à 1 100 m d’altitude, tout autour du sommet de la Tête des Buttes, offrant des panoramas exceptionnels, que ce soit sur le secteur de l’Ermitage, vers le Riant ou au Ménil !
La station de Larcenaire (Bussang), au cœur d’un vaste cirque protégé des vents dominants, propose huit pistes de toutes les couleurs. La station de ski familiale du Rouge Gazon (Saint-Maurice-sur-Moselle) en compte deux de plus, également de la verte à la noire !
La plus petite station d’Europe
À quelque dix kilomètres de Gérardmer, le Grand Valtin revendique sa particularité : être la plus petite station de ski d’Europe ! Une vingtaine de chalets sont proposés à la location, implantés dans une vaste clairière entourée d’une forêt de sapins. Pour la pratique du ski, il faudra se contenter de deux pistes : une bleue et une verte, soit environ trois kilomètres entre 750 m et 1 139 m d’altitude.
Deux mini-stations pourraient revendiquer ce titre, mais elles sont hors concours. On le comprendra aisément en apprenant que celle appelée les Truches, au village de Rochesson, dispose d’une seule piste longue de 210 m, ouverte à raison d’une trentaine de jours par an. Ce sont les bénévoles d’une association qui assurent son entretien et la vente de forfaits pour l’unique téléski. Voilà qui est fort sympathique !
Quant au champ de neige du Poteau-Le Haut du Tot, sa piste verte de 350 m de long est dotée du premier fil neige photovoltaïque au monde pour l’apprentissage du ski alpin.
Pour les débutants, pour les experts
Les Vosges sont l’écrin de plusieurs autres petites stations particulièrement adaptées aux débutants, enfants comme adultes (souvent avec des fils-neige), à l’instar de Poli-Xonrupt Longemer (6 km de pistes), des Hautes Navières, commune du Valtin, petit village ayant conservé son charme traditionnel (trois pistes, verte, bleue, rouge).
A contrario, les amateurs de sensations fortes trouveront plusieurs domaines à la hauteur de leurs envies avec des espaces free-style, des tremplins, snowtubing (bouées sur neige), etc.
Ainsi, La Schlucht, outre ses deux pistes bleues de 700 m de long, à une altitude comprise entre 750 et 1 139 m, et son domaine alpin spécial débutant, dispose du plus grand snowpark du massif (espace cool zone ou musique, détente et BBQ). À la Bresse-Hohneck, le Schlitte Mountain (alternance de virages relevés, vagues, sauts, vrille à 340°, sur un circuit de 900 m) est praticable en toutes saisons.
Rappelons que le massif des Vosges dépasse allègrement le département éponyme. Aussi, il est possible de skier sur le versant alsacien et sur le franc-comtois dans de nombreuses stations qui oscillent entre 600 et 1 300 m. Citons, notamment, le Champ de Feu, la station du lac Blanc-Le Bonhomme (13 pistes chacune) ou encore le domaine skiable de la Planche des Belles Filles (six pistes).
Le royaume du ski de fond
Les adeptes du ski de fond ou de la raquette trouveront dans les Vosges de quoi rassasier les plus exigeants, en témoigne ce Canadien rencontré aux Bas-Rupts qui dans un large sourire s’est exclamé, accent compris : « On se croirait chez moi. »
Il est vrai que le domaine nordique des Bas-Rupts (9 pistes sur 30 km de pistes tracées en alternatif et en skating), étant relié à celui de Xonrupt-La Bresse, les amateurs disposent au total de 100 km balisés. Il est desservi par des navettes gratuites depuis la Mauselaine.
Les plus audacieux iront au Ventron d’où ils pourront rejoindre les pistes de Bussang grâce à la piste rouge de liaison, la Futaie. Attention, cette dernière demande une bonne technique en descente (11 km, 350 m de dénivelé) ! Les deux autres pistes de ski de fond sont plus accessibles : celle appelée Les Buttes (verte) est longue d’un kilomètre, sans pente ; La Ronde Bruche fait 4 km avec un petit dénivelé de 60 m.
Les skieurs de fond pourront aussi se régaler du côté des Hautes-Navières (une piste de ski de fond relie La Schlucht aux pistes du Lac Blanc, soit une distance de 15 km à travers la sylve montagnarde), du Rouge Gazon (trois pistes, 23 km), de la Bresse-Hohneck (50 km de pistes) ou de la Bresse Lispach (Sept pistes nordiques de 2 à 16 km de tous niveaux pour un total de 50 km).
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